Eugène ne pensait pas que sa vieille Landaulet puisse encore démarer. Visiblement personne n'avait siffoné le réservoir et la voiture s'ébranla paisiblement. Le cuir crème restait doux et moelleux. Détail amusant: Eugène retrouva même un vieux disque qui trainait encore dans le lecteur de CD. Il l'avait cherché de partout... et bientôt montèrent de nouveau quelques notes de "Xerxès" un opéra oublié qu'Eugène écoutait tant quand, solitaire dans sa chambre à bord du porte-avions Albert Ier, il se laissait aller à sa mélancolie naturelle.
La route fut rapidement faite. en pratique seuls quelques de mètres séparaient son "habitation" du palais.
Quand il sortit de sa voiture, les flash crépitèrent instaténement. Un setiment qu'Eugène n'avait pas connu depuis les campagnes électorales pour le poste de ministre de la Couronne, il y a de nombreuses année, l'envahit.
Il se tourna vers la presse.
"Je sors de ma réserve pour me mettre au service de la Maurésie. Cette nation, notre nation, fut la plus brillante du micromonde. Phare des cybernations, elle peut de nouveau occuper une place de choix au sein de la communauté des microétats. Cela demande un travail de profondeur à accomplir avec passion, désinterressement et fidélité. Je me propose d'y participer. Je réponds "présent" à l'appel de notre ami Lothar Muller.
L'autorité de l'Etat doit être partout respectée. De cette autorité nous pourrons faire renaître notre nation. La priorité me semble être aux fonctions régaliennes de l'Etat, à son organisation intérieure générale, à son cadastre et sa cartographie, à sa défense.
Une fois les bases jetées, et l'Etat réorganisé par une administration efficace, nous pourrons alors occuper une place de choix sur la scène internationale.
Il est dur d'échouer. Il plus dur encore de n'avoir rien essayé!
Je vous remercie"
Déjà les flash crépitaient de nouveau. Des journalistes tendaient des micros vers Eugène mais celui-ci s'engoufra sous le porche de l'Hôtel de la Couronne répondant au salut de la garde placée sur sa droite et sa gauche.
Il ne le savait pas, une nouvelle vie venait de commencer.